La compétition mondiale, dans un contexte géostratégique où l'intensité technologique et la vitesse à laquelle les innovations sont portées sur le marché, n'a jamais autant appelé à la constitution d'un véritable collectif de la R&D pour la France.

L'EIC accélérateur 2026 est entré en vigueur le 6 novembre dernier. S'il reste fidèle à ses principes fondateurs - soutien aux start-ups deep-tech, innovation de rupture à fort potentiel de croissance, financement mixte, co-investissement - le dispositif évolue sensiblement pour gagner en efficacité et en impact stratégique.

On peut dire sans exagérer que la nouvelle stratégie spatiale nationale française était très attendue. Le processus avait été lancé au printemps et confié au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Elle devait être dévoilée dès le Salon du Bourget en juin 2025, mais c'est finalement le 12 novembre dernier, lors de l'inauguration par le Président de la République du nouveau siège du Commandement de l'Espace à Toulouse, qu'elle a été rendue publique. Le document est copieux, et fait reposer la stratégie spatiale française de 2025 à 2040 sur 5 piliers, qui concernent respectivement :
1. l'accès à l'espace, 
2. la structuration de l'économie spatiale européenne, 
3. le spatial de défense, 
4. les politique de recherche scientifique et d'exploration spatiale, 
5. les coopérations internationales sur ces sujets. 
Le spectre est large, et couvre de facto tout ou presque de ce que peuvent constituer les activités spatiales, des orbites aux destinations plus lointaines, des usages civils aux usages militaires, des enjeux économiques aux enjeux de durabilité. La stratégie proposée est donc largement ambitieuse. Il restera néanmoins à assurer, sur les quinze prochaines années le financement de ces cinq piliers : dans le contexte actuel, la chose n'est pas neutre… et c'est un euphémisme.

L'IA, l'informatique en nuage, le quantique, les solutions de connectivité avancée et sécurisée, les systèmes autonomes et les sources d'énergie alternatives peuvent faire l'objet d'usages aussi bien dans la vie quotidienne que dans un conflit armé. Le dual, c'est un ensemble de technologies frontières aux applications civiles et militaires. Mais y a-t-il une recherche duale ? Si oui, mérite-t-elle un traitement politique spécifique ?

Depuis plusieurs années, les co-fondateurs de Funartech SAS, une startup pionnière en IA, travaille sur une autre façon de faire de l'IA. Une approche nettement plus efficace, robuste et frugale qui petit à petit se transforme en un nouveau paradigme. Je présente les grandes lignes de cette approche à l'aide de deux projets réels fait avec Aisin/Toyota Japon pendant deux années.