Au sommaire de la lettre n°27 | juillet-août 2022
- Editorial -
30 000 ans c'est peu, disait Yves Coppens, les 30 ans à venir vont-ils suffire ?
Clarisse Angelier
M. Coppens nous avons eu la chance de vous recevoir plusieurs fois à l'ANRT. En 2018, devant une assemblée surnuméraire pour nos locaux, dont je perçois encore le silence religieux, vous nous avez narré vos débuts, votre carrière et votre vision de la science avec cette gaité si caractéristique. Mille anecdotes rendaient accessible l'histoire de l'humanité.
En 2021 vous avez présidé la célébration des 40 ans des Cifre. Vous avez
une fois encore mis le temps en perspective, rappelant que nos actions
s'inscrivent dans des centaines de milliers voire de milliards d'années
selon le référentiel considéré. Cela peut faire sourire, or notre drame
est ce sentiment d'éternité nécessaire pour contrer la conscience
insoutenable de notre finitude, qui nous fait oublier que nos actions
engagent un futur qui nous survivra.
Les chercheurs savent, très
modestement, qu'ils ne verront pas la plupart des applications
potentielles de leurs découvertes. Certains développements ne sont même
pas imaginables à l'heure où on explore un phénomène. Le travail de
recherche est une longue chaîne où chaque scientifique ajoute aux
travaux de ses prédécesseurs, inscrit ses recherches dans celles de sa
communauté internationale.
Qu'il en soit de même au sein des chambres parlementaires.
Mesdames,
Messieurs les députés et sénateurs, alors que l'Assemblée nationale
vient d'être élue, vous avez la responsabilité du fonctionnement de la
France aujourd'hui mais aussi pour demain. Vos décisions auront un
impact bien au-delà de votre mandat. Les enjeux sont impérieux. Il en va
de la survie des homo sapiens qui ont pris possession de la Terre il y a
seulement quelques dizaines de milliers d'année. Notre impact
environnemental et social a bouleversé le système planétaire et affecté
tout le vivant ; la situation atteint un tel paroxysme qu'elle se
retourne contre l'humanité-même.
Permettez-moi de vous suggérer
de prendre conscience du temps pour œuvrer collectivement au bénéfice de
vos concitoyens. Prenez de la hauteur quant à vos désaccords dans la
perspective des années futures. Vos modèles politiques sont différents
certes mais les enjeux, eux, sont communs : le climat, la formation, la
sécurité, la santé …
Ne pas travailler pour soi mais pour les autres, c'est aussi cela que nous apprend le travail de recherche.
- L'entretien -
Ma thèse en 180 secondes, une recherche à 360 degrés
Propos recueillis par Matteo Tonelli
Cette année, c'est une doctorante Cifre qui a remporté le premier prix du jury du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Nous avons rencontré la lauréate, Alphanie Midelet, qui mène sa thèse à l'Université Grenobles Alpes et Kamel Mekhnacha, Directeur Général de Probayes, la PME grenobloise spécialiste en IA et science des données qui porte la Cifre.
Alphanie, toutes nos félicitations pour votre premier prix ! Votre thèse porte sur l'application de méthodes IA pour améliorer la condition de patients souffrant d'apnée du sommeil. Vous nous avez brillamment présenté l'intérêt de votre sujet lors de la finale du 31 mai. Mais qu'est-ce que vous a motivé à démarrer une thèse sur ce sujet en 2020 ?
Alphanie Midelet, doctorante Cifre : Avant de débuter ma thèse j'étais déjà employée comme ingénieur en sciences de données chez Probayes. Ma première motivation était d'appliquer ces compétences à la santé et au domaine médical. Ensuite c'était la possibilité de découvrir le monde de la recherche académique et de continuer à apprendre en découvrant des méthodes que je ne connaissais pas. Enfin avoir l'occasion de mener un projet de recherche dont j'étais la principale responsable.
Le parcours d'une thèse est souvent fait de hauts et de bas. Au-delà du concours MT180, quels moments, même inattendus, vous ont rendue fière de votre choix et de votre travail de recherche ?
AM : Je ne sais pas si je peux vraiment dire avoir été fière : le parcours du doctorat, en effet, est plein de doutes et ce n'est qu'à la fin de la thèse que l'on commence à avoir une vision d'ensemble de ce qu'on a accompli. Si je pense aux moments qui ont été de belles surprises et m'ont aidé à surmonter les difficultés je citerais : les échanges réguliers et très intenses avec les médecins, la possibilité d'encadrer une stagiaire et de faire de l'enseignement et enfin les discussions très enrichissantes aussi bien au laboratoire que chez Probayes. En général j'ai beaucoup apprécié de me sentir intégrée des deux côtés.
Vous arrivez bientôt à la fin de votre thèse et un nouveau choix de carrière vous attend. Quel que soit votre prochain métier, quelles valeurs apprises par la recherche académique souhaitez-vous retrouver ? Et quelles valeurs apprises de votre expérience en entreprise ?
AM : Par rapport à mon expérience au laboratoire, je pense que j'aurai toujours envie de garder la rigueur, la persévérance et l'engagement qui sont nécessaires pour travailler dans la recherche académique. Au vu de l'ADN de Probayes, créée par des chercheurs, on y retrouve des valeurs similaires. Toutefois, par mon expérience en entreprise j'ajoute : le travail d'équipe, le partage de responsabilité et l'adaptabilité, car il faut prendre en compte les besoins des clients. Enfin, c'est important, la bienveillance.
Probayes a été fondée en 2003 par une équipe de chercheurs
de l'INRIA et du CNRS. Vous opérez aujourd'hui dans tous les secteurs industriels et vous avez intégré depuis 2016 le Groupe La poste. Pourriez-vous
nous parler du rôle qu'a joué et que joue la recherche partenariale dans le
développement de Probayes ?
Kamel Mekhnacha, Directeur Général de Probayes : Comme
l'a dit Alphanie, la recherche fait partie de l'ADN de Probayes. J'ai la chance
de faire partie des fondateurs de cette entreprise qui a pris forme dans les
locaux INRIA-CNRS qui sont à 100 m de notre siège. Nous accordons une grande
importance à la recherche partenariale que nous alimentons par de nombreux projets
collaboratifs européens et nationaux, dont le dispositif Cifre. Ce qui est
aussi spécifique à Probayes c'est que nous avons des conseillers scientifiques
qui travaillent pour les laboratoires et à temps partiel pour nous. Il est crucial
de conserver ce lien avec la recherche académique car il nous oblige à garder
une démarche scientifique et à prendre du recul par rapport aux besoins parfois
très "court-terme" qu'expriment nos clients. Cette approche nous permet d'avoir
une vision à 360° pour notre recherche et c'est un vrai différenciateur pour Probayes.
KM : Par notre expérience, la clé d'une bonne collaboration est d'abord la rencontre entre deux personnes autour d'une idée et d'un projet. Au niveau de l'entreprise, il faut se positionner sur des sujets auxquels on croit, qui répondent à un vrai enjeu pour la société et qui par conséquent ont un potentiel business. Puis, quelle que soit la volonté stratégique de collaborer entre deux entités, ce ne sera pas suffisant si les porteurs de projets sur le terrain n'arrivent pas à converger vers un intérêt réciproque. C'est très important de comprendre et définir les motivations de chaque partie : par exemple, pour les chercheurs c'est souvent intéressant d'avoir accès aux données des entreprises et à des cas d'usages concrets pour entrainer leurs modèles. De la même manière il faut aussi savoir valoriser l'appétence des collaborateurs de l'entreprise pour explorer des sujets de fond et leur laisser la liberté de nourrir leur curiosité et leur créativité.
Un nouveau quinquennat vient de commencer. Quelles seraient les deux mesures à prendre pour aider les PME comme la vôtre à renforcer et rendre plus efficace leur recherche ?
KM : Je serais incapable de proposer des mesures prêtes à être tout de suite appliquées. Toutefois, je pense que ce serait envisageable si le gouvernement travaillait à des mesures qui facilitent davantage la mobilité des chercheurs entre le monde académique et industriel. Une mobilité qui, je précise, devrait être favorisée dans les deux sens. Je pense que les collaborateurs industriels auraient beaucoup à apprendre, mais aussi beaucoup à apporter à travers un passage de carrière dans le monde académique. Deuxièmement, il faudrait maintenir et comprendre l'importance du CIR pour le développement de start-up qui font de la recherche. J'ai été chez Probayes depuis ses débuts en 2003 et je peux témoigner que les premières années sans le CIR nous aurions eu beaucoup de mal à survivre, car nous avions beaucoup de projets collaboratifs pour développer notre offre et le CIR représentait environ un tiers de nos revenus.
Qu'avez-vous appris de l'expérience Cifre ? Conseilleriez-vous le dispositif aux étudiants et aux entrepreneurs ? Quels points forts, quelles mises en garde ?
AM : Pour ma part je le recommanderais certains points forts qui sont : la diversité des personnes qu'on va pouvoir côtoyer, des projets dont on va entendre parler et des environnements dans lesquels on va pouvoir travailler. La thèse reste une formation qui vise à améliorer notre culture scientifique et notre capacité à adopter une démarche scientifique. Je pense que baigner dans cette diversité d'exemples, de méthodes, de personnes inspirantes aide à développer cette culture. Par rapport aux mises en garde, les doctorants Cifre doivent être conscients dès le début qu'ils ont la responsabilité d'assurer que le fil de la communication entre l'encadrant au laboratoire et en entreprise ne soit jamais rompu, car il en va de la bonne réussie de la thèse.
KM : J'ai eu dans le passé une expérience négative car le thésard, au milieu de la thèse, a décidé de quitter Probayes pour une autre entreprise qui offrait un bien meilleur salaire que celui de la thèse Cifre. Il faut discuter avec tout les acteurs, l'étudiant en premier lieu, mais aussi les partenaires du laboratoire, pour être sûr de s'engager sur un projet de trois ans dans lequel tout le monde y trouve son intérêt et est conscient des attentes réciproques.
Replay de la présentation d'Alphanie Midelet en finale de « Ma thèse en 180 secondes » : https://youtu.be/GaLPIFaGdDA
- EUROPE | Décryptage -
La coopération internationale dans Horizon Europe, photographie d’un processus en évolution
Irene Creta
La coopération internationale en matière de recherche et d'innovation demeure une priorité stratégique pour l'Union européenne (UE). Horizon Europe représente l'instrument clé pour la mise en œuvre de cette stratégie européenne, et, un an après l'entrée en vigueur du Programme, le cadre des pays tiers associés prend forme.
Début juin, la liste des pays associés a été enrichie avec l'admission de l'Albanie, des Isles Féroé, de la Tunisie et de l'Ukraine, consolidant des collaborations déjà établies pendant les précédents Programme Cadre pour la Recherche et l'Innovation (PCRI).
Depuis plusieurs mois, l'UE a aussi entamé des discussions exploratoires avec plusieurs pays, partenaires stratégiques du programme Horizon 2020, tels que la Corée du Sud, mais aussi le Canada et la Nouvelle Zélande avec lesquels le processus d'association se dirige vers la prochaine phase : la négociation formelle.
Cependant, en ce qui concerne le Royaume-Uni, la situation reste encore bloquée depuis décembre 2020. Lors de la signature de l'accord commercial avec l'UE, les Britanniques avaient affiché leur intention de s'associer aux programmes de l'Union (dont Horizon Europe). A ce jour l'association n'est pas encore effective, le protocole n'étant pas encore signé.
L'association à Horizon Europe
L'accord d'association au PCRI reste l'instrument de coopération le plus fort
avec un pays tiers dans le domaine de la recherche et de l'innovation. Il
permet l'accès au financement européen pour les entités établies dans ces pays
associés au Programme, au même titre que ceux établis dans un État membre.
En revanche, une entité établie dans un pays tiers non associé pourra
participer à Horizon Europe mais devra supporter elle-même le coût de sa
participation, ou recourir à d'autres mécanismes de financement (sauf exceptions
spécifiques prévues dans le règlement et dans le
programme de travail).
L'ouverture au monde d'Horizon Europe
Les progrès accomplis au cours de ces derniers mois, en termes d'association
des pays tiers au Programme, démontrent concrètement la stratégie mise en œuvre
par la Commission européenne dans la coopération internationale en R&I1.
Horizon Europe envisage la coopération internationale avec les pays tiers dans
une nouvelle optique. Elle s'inspire d'un principe général d'ouverture au monde
(en continuité avec la devise "Open to the World" qui caractérisait
Horizon 2020), tout en tenant compte des intérêts de l'Union, des avantages
mutuels et des engagements internationaux.
Concrètement, si d'un côté Horizon Europe renouvelle les
collaborations avec les pays tiers déjà partenaires des précédents PCRI ; l'UE
construit de nouvelles collaborations, d'un autre côté, non seulement avec des
pays voisins de l'Union, mais
également avec les pays dotés d'une forte capacité de recherche et d'innovation
et partageant des valeurs communes aux valeurs européennes. En tout cas il faut
considérer que pour protéger les actifs stratégiques, les intérêts, l'autonomie
ou à la sécurité de l'UE, le programme pourra exceptionnellement limiter la
participation, dans des cas dûment justifiés, tout en maintenant la règle
générale de l'ouverture.
Deux cas spécifiques : le Royaume-Uni et la Suisse
Dans ce contexte qui s'éclaircit et se précise, il reste toutefois deux cas
particuliers : la Suisse et le Royaume Uni.
Ce dernier, comme souligné ci-dessus, n'a pas encore complété le processus
d'association. Toutefois, en bénéficiant de l'arrangement transitoire prévu
dans le programme de travail du 2021/2022, les entités qui y sont établies sont
provisoirement traitées comme des entités de pays associés lors de l'évaluation.
Il conviendra au moment de la signature de la convention de subvention que
l'accord d'association à Horizon Europe soit entré en vigueur.
Si avec le Royaume Uni le chemin est donc ouvert, la situation se présente
différemment avec la Suisse. A ce stade elle n'est pas un pays associé et ne
doit pas non plus être considérée comme candidat à l'adhésion au Programme, à
la suite de la décision
de mettre en terme aux négociations de l'Accord-cadre institutionnel UE-Suisse.
Références
1Communication from the Commission to the European Parliament, the Council, the European Economic and Social Committee and the Committee of the Regions on the global approach to research and innovation : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=celex%3A52021DC0252R%2801%29
List of List of Participating Countries in Horizon Europe : https://ec.europa.eu/info/funding-tenders/opportunities/docs/2021-2027/common/guidance/list-3rd-country-participation_horizon-euratom_en.pdf
- EUROPE | Décryptage -
Plus de puces électroniques européennes !
Pierre Bitard
Dans ce texte récent1, la Commission européenne justifie l'action engagée en urgence en faveur de l'industrie des semi-conducteurs. Elle explicite et cadre l'ensemble des mesures proposées.
A défaut d'étude d'impact préalable, les délais de production étant incompatibles avec la volonté d'agir vite, la Commission publie un "document des services" très complet1. Les experts "des services" élaborent le cadre politique d'une action forte de multiples instruments et initiatives. Ils prennent appui sur des travaux qui décrivent avec finesse les caractéristiques de la chaîne de valeur des semi-conducteurs, intègrent les tendances et opportunités du marché et de la technologie, et rendent compte de la complexité du contexte technologique et de l'écosystème des semi-conducteurs.
Les raisons pour agir maintenant sont immédiates et impératives. D'un côté, l'Union recèle, dans les différents États membres, d'instituts de recherche et de technologie et d'universités d'excellence qui en font, au plan mondial, l'avant-garde des techniques sous-jacentes à la production de certaines des puces électroniques les plus avancées au monde. De l'autre, avec 10% de la production mondiale de semi-conducteurs, l'Union représente une puissance industrielle encore insuffisante,. Il y a donc lieu de combler des lacunes en matière de compétences et aussi et surtout d'installations de conception et de fabrication de puces. Le besoin est impérieux pour l'UE afin d'assurer un degré d'autonomie stratégique satisfaisant et ainsi s'armer de résilience face aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement.
Ce nouveau paquet législatif devrait pouvoir potentialiser les multiples et importantes actions déjà engagées ; nous en listons les principales puis nous verrons les apports de l'European Chips Act.
La RDI en pointe
L'essentiel des soutiens de l'UE aux semi-conducteurs relèvent jusqu'à présent de grands programmes de recherche-développement-innovation (RDI). En particulier, via des partenariats public-privé tels que « ECSEL » et « Technologies numériques clés », ces derniers prenant la forme « d'entreprises communes ». Le Conseil européen de l'innovation, nouveauté du 9e programme-cadre Horizon Europe, investit dans les écosystèmes pour les semi-conducteurs. En outre, un accent particulier est porté aux start-up et aux PME avec un « potentiel d'innovation créatrice de marchés dans le secteur des semi-conducteurs ».
Plusieurs Etats membres montent actuellement ensemble, et avec les entreprises concernées localisées sur leur territoire, un nouveau « Projet Important d'Intérêt Européen Commun » (PIIEC) sur la microélectronique et les technologies de la communication. L'une des qualités intrinsèques des PIEEC est de favoriser l'innovation de rupture jusqu'au premier déploiement industriel, ainsi que les investissements public-privé dans les infrastructures nécessaires.
Enfin, afin de recenser les lacunes dans la production de puces et d'analyser les évolutions technologiques nécessaires pour un écosystème européen des semi-conducteurs plus prospère, une alliance industrielle pour les processeurs et les technologies des semi-conducteurs a été aussi lancée en 2021.
L'European Chips Act, un sérieux coup d'accélérateur
La Commission s'est équipée de moyens exceptionnelle pour relever ce défi d'importance. Le bouquet de mesures « European Chips Act » ne contient pas moins de quatre textes structurants : une Communication de la Commission, deux propositions de Règlement et une Recommandation de la Commission2. Ce cadre législatif engage ainsi plus de 43 milliards d'euros d'investissements publics et privés, à l'échelle de l'Union et des Etats membres, jusqu'en 2030. L'investissement public comprend en particulier 11 milliards d'euros destinés à l'initiative « Puces électroniques pour l'Europe ». Soulignons que cette dernière sera mise en œuvre à la fois via le programme pour une Europe numérique et via le programme Horizon Europe, en utilisant pour la plupart de ses actions la nouvelle entreprise commune « Semi-conducteurs » de l'UE.
Composante phare de l'European Chips Act, le règlement sur les semi-conducteurs entend produire des effets aux différents horizons temporels. Il est malheureusement évident que la pénurie actuelle de puces électroniques, de part sa cause systémique, ne peut être résolue rapidement. On peut toutefois espérer à moyen terme, un net renforcement des activités de fabrication dans l'Union et ainsi viser la croissance sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Ensuite, à plus longue échéance, un tel effort devrait favoriser le maintien du rôle moteur de l'Europe en matière technologique. Et ainsi, l'Union se met en ordre de marche pour favoriser le transfert de connaissances du laboratoire à l'usine. Condition sine qua non pour replacer l'Europe en position de leader technologique sur une grande variété de marchés applicatifs.
Références
1European Chips Act: Staff Working document, Commission Européenne, Mars 2022. https://ec.europa.eu/newsroom/dae/redirection/document/86690 [lien d'accès à la première partie d'un document qui en compte 4]
2La Communication « Un Chips Act pour l'Europe », une proposition de règlement établissant un cadre de mesures pour renforcer l'écosystème européen des semi-conducteurs, une Proposition de règlement du Conseil modifiant le règlement (UE) 2021/2085 portant création des entreprises communes dans le cadre d'Horizon Europe, en ce qui concerne l'entreprise commune Chips et une Recommandation de la Commission concernant une boîte à outils commune de l'Union pour faire face aux pénuries de semi-conducteurs et un mécanisme de l'UE pour surveiller les semi-conducteurs.
- EUROPE | Actualités -
Valoriser ses coûts de personnel dans Horizon Europe, la rémunération éligible
Marion Bonlieu
La méthode de calcul des coûts de personnel évolue dans Horizon Europe par rapport à Horizon 2020. Les Questions/Réponses de la Lettre de l'ANRT vous renseigne en 2022 sur ces changements et leurs impacts. Cette édition porte sur les éléments de rémunération éligibles. Salaire, cotisations sociales et patronales, bonus, primes, indemnités de stage : que faut-il retenir ?
Figure 1 : Présentation du calcul des coûts de personnel dans Horizon Europe (source : Commission européenne, traitement ANRT)Les coûts directs éligibles de personnel constituent le premier poste de dépense des projets de recherche européens. Ils sont aussi le premier poste de recouvrement lors des audits. La méthode de calcul figure dans le modèle annoté de convention de subvention de la Commission européenne pour Horizon Europe (article 6.2.A) et se présente comme suit :
Figure 1 : Présentation du calcul des coûts de personnel dans Horizon Europe (source : Commission européenne, traitement ANRT)
Comme c'était le cas pour Horizon 2020, la règle générale pour le nouveau programme implique un remboursement des coûts de personnel déclarés au réel. Le bénéficiaire identifie la rémunération éligible pour le personnel concerné pendant la période de reporting, sur la base de ses pratiques comptables habituelles. Ces coûts doivent respecter les critères généraux d'éligibilité des coûts et être octroyer conformément à la loi nationale applicable. La rémunération éligible comprend le salaire net, les cotisations salariales et patronales ainsi que tout complément de rémunération, qu'il s'agisse d'une prime, d'un avantage, une indemnité, du moment que certaines conditions sont réunies.
Respecter ses règles comptables habituelles et éviter l'effet d'aubaine
Le salaire et les cotisations ne posent généralement pas de problème. Ces dépenses sont fixées réglementairement et sont bien à la charge du bénéficiaire. Les compléments de rémunération appellent en revanche une approche au cas par cas. La Commission européenne tient à s'assurer qu'ils sont légaux et dépourvus d'effet d'aubaine.
Un complément de rémunération est éligible sous plusieurs conditions. Il doit être prévu dans le contrat de travail, le statut, décret ou convention collective. En d'autres mots : il s'impose au bénéficiaire. Il est versé conformément aux pratiques habituelles du bénéficiaire et décerné en vertu de critères documentés, auditables et, si possible, déterminés à l'avance. Lorsque l'attribution fait intervenir un jugement, comme le mérite, le résultat de l'évaluation doit être transparent. Si un émolument est exceptionnellement haut, il faut être en mesure de le justifier. Il est versé pour l'exécution d'une tâche usuelle de l'employé. Enfin, il est attribué indépendamment de l'implication dans un projet européen.
Une part de rémunération non réellement encourus par le bénéficiaire n'est pas éligible. C'est le cas lorsqu'il y a des remboursements par la sécurité sociale. Il en va de même pour le paiement de dividendes à des employés et des éléments de rémunération variables basés sur des objectifs commerciaux. La Commission européenne liste certaines primes et indemnités dont elle a jugé de l'éligibilité dans le document Guidance on List of issues applicable to particular countries. La prime de recherche est ainsi éligible, la participation des employeurs à l'effort de construction ne l'est pas.
Employés, stagiaires, intérimaires : bien faire la distinction
Les bénéficiaires d'un projet Horizon Europe déclarent dans la catégorie « coûts de personnel » les coûts encourus pour leurs employés, ou équivalent, affectés sur ce projet (catégorie A1 de la convention de subvention). Un lien d'emploi est essentiel pour caractériser la relation entre le travailleur et le bénéficiaire. Il peut s'agir d'un contrat de travail ou d'un acte de nomination pour certains agents publics. Les coûts directs de personnel ne font pas de distinction entre les différentes catégories de personnel, titulaires ou temporaires. A l'inverse, les personnes physiques sous contrat avec une autre personne morale ne sont pas reconnues comme personnels, comme des intérimaires. Le coût associé peut être éligible, mais pas en tant que coût de personnel. Il s'agit selon les cas, d'une sous-traitance ou d'un achat de service.
Les personnes physiques sous contrat direct avec le bénéficiaire peuvent intégrer le personnel (catégorie A2 de la convention de subvention). Il faut notamment que leur condition d'emploi soient similaires à celles des salariés de l'établissement. C'est le cas pour les autoentrepreneurs ou EIRL, mais pas pour une EURL ou SASU, qui ont la personnalité morale. Un personnel mis à disposition du bénéficiaire part une tierce-partie peuvent donner lieu à au remboursement des coûts éligibles de personnel (catégorie A3 de la convention de subvention).
Les indemnités de stage ne sont a priori pas éligibles. Les stagiaires ne disposent pas d'un contrat de travail mais d'une convention tripartite. Aussi, la vocation du stage n'est généralement pas de réaliser des activités de recherche mais d'acquérir de nouvelles compétences et de découvrir le monde professionnel.
Pour aller plus loin :
Les PCN juridiques et financier Horizon Europe ont organisé un webinaire le 11 janvier 2022 sur le calcul des coûts de personnel dans Horizon Europe, informations et inscriptions : Portail français Horizon Europe
Une interrogation sur le montage ou la gestion de projets Horizon Europe ? La lettre de l'ANRT vous répond !
- Focus -
Innovation pédagogique : Comment rapprocher le monde éducatif, académique et socio-économique ?
Violette Nemessany
Escape games, applications numériques, jeux vidéo, expériences immersives, … Beaucoup de ces dispositifs pédagogiques innovants naissent de la collaboration d'enseignants, de chercheurs et de responsables de structures socio-économiques. Mais, dans les faits, le rapprochement entre ces partenaires n'est pas chose facile, chacun se faisant de l'autre une idée déformée. Comment dépasser ces résistances tant culturelles que humaines ? En multipliant les occasions de se parler et de se comprendre.
La note stratégique « Pédagogie par le jeu : une priorité pour réenchanter les apprentissages », publiée par l'ANRT en décembre 2021 est formelle :
« On assiste à un développement d'outils pédagogiques innovants qui sont le fruit de partenariat entre des pédagogues, des chercheurs opérant dans des établissements publics de recherche et des responsables d'entreprises de la filière EdTech. Ensemble, ils développent des solutions numériques susceptibles d'améliorer l'expérience de l'apprentissage dans le domaine scolaire, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Ces technologies constituent un formidable levier pour transformer les pratiques pédagogiques et du même coup, améliorer les modes de transmission des savoirs ainsi que la formation aux métiers de demain1 » .
Si l'intérêt d'une collaboration entre pédagogues, chercheurs et responsables de structures socio-économiques s'impose de plus en plus pour répondre aux défis et enjeux éducatifs, il n'en demeure pas moins que le rapprochement entre ces trois mondes n'en est qu'à ses débuts. Bien que des efforts d'ajustement aient été faits de chaque côté, il existe encore des difficultés à communiquer et à coopérer.
Des contraintes structurelles et des résistances culturelles
Tout le défi pour les partenaires potentiels consiste à surmonter ces difficultés. Et, à en croire les membres de l'ANRT, elles sont nombreuses :
« Du côté des acteurs du secteur de la EdTech, il leur faut acquérir une meilleure connaissance de l'écosystème des écoles, des établissements scolaires et des structures de formation, qu'il s'agisse du fonctionnement de l'Éducation nationale et des collectivités territoriales, des grandes orientations de la politique éducative, des besoins réels des professeurs et des apprenants ou encore des cadres d'utilisation des outils, ressources et services numériques2 . Du point de vue des pédagogues et des chercheurs issus des établissements de recherche, certains estiment que le soutien d'une économie marchande est contradictoire avec l'esprit du service public et l'exercice du métier d'éducateur. D'autres considèrent que le secteur de la EdTech est trop complexe, composé de nombreux acteurs et de services combinant des business models différents. À cela s'ajoutent des freins culturels et structurels dans les processus d'achats d'équipements pédagogiques par les collectivités pour les écoles, collèges et lycées ; le manque de formation des enseignants à l'utilisation des nouvelles technologies dans le cadre de leur pratique pédagogique et l'absence d'un cadre juridique précis pour le traitement et la protection des données3 » .
Alors, comment changer la donne ? Comment marier trois mondes que tout semble opposer ?
Créer des espaces de rencontres pour développer des synergies
La question primordiale est de repérer le « bon » partenaire et d'initier le dialogue. Cela suppose de créer des espaces de rencontre au sein desquels les acteurs vont s'expliquer et s'entendre sur les missions, les objectifs et les intérêts de chacun. De ce point de vue, le speed-dating du CréativLab d'Ampiric coordonné par l'ANRT constitue un lieu parfaitement adapté au développement des interactions entre les pédagogues, la recherche publique et la sphère privée, contribuant ainsi à leur rapprochement.
À titre d'exemple, la troisième édition de ce speed-dating s'est tenue le 31 mars 2022, à l'Epopée Village de Marseille. Cet événement a rassemblé près de 90 participants (enseignants, chercheurs, étudiants, entreprises, associations, …). Le principe est simple : 16 porteurs de projets sont venus « pitcher », par petit groupe pendant dix à vingt minutes. But affiché : « rencontrer des acteurs difficiles à approcher pour nouer des partenariats ». Cette démarche est essentielle. Car, comme le reconnaît Alice Delserieys, directrice adjointe, recherche et coopérations internationales, à l'INSPÉ d'Aix-Marseille Université,
« les chercheurs en éducation, en lien avec le monde scolaire, n'ont pas souvent l'occasion d'échanger avec des responsables de start-up4 » .
Mais ce n'est pas tout. Qui dit speed-dating, dit jeu de séduction. Chacun est à la recherche du partenaire idéal. Il faut convaincre son interlocuteur, lui donner envie de s'engager dans un projet de recherche partenariale afin de co-développer une ressource pédagogique innovante permettant d'améliorer les apprentissages fondamentaux, tout particulièrement auprès des apprenants en difficulté. À l'issue de ce speed-dating, quelle est la suite ? Les porteurs disposent de deux mois pour concevoir leur projet de recherche partenariale et candidater au CréativLab d'Ampiric. À ce jour, huit projets sont lauréats. Ils bénéficient d'un accompagnement et d'un soutien opérationnel pendant trois ans pour mener à bien leur collaboration.
3ème speed-dating du CréativLab d'Ampiric, organisé par l'ANRT, 31 mars 2022
Violette Nemessany (2019), « La
pédagogie par le jeu. Comment remettre les apprentissages en jeu ? »,
Les Cahiers FutuRIS, ANRT, sous la présidence de Hélène Michel.
Violette Nemessany (2021), « Pédagogie
par le jeu : une priorité pour réenchanter les apprentissages », Note
stratégique de l'ANRT, décembre, sous la présidence de Franck Tarpin-Bernard.
Programme, présentation des projets et vidéo du speed-dating
du 31 mars 2022 du CréativLab d'Ampiric, organisé par l'ANRT : https://www.anrt.asso.fr/fr/creativlab-ampiric-35167
1Violette Nemessany (2021),
« Pédagogie par le jeu : une priorité pour réenchanter les
apprentissages », Note stratégique de l'ANRT, décembre, p. 7.
2 « Le numérique à l'école », L'Itinérant,
n°1239, 30 août 2018, p. 9.
3 Violette Nemessany (2021), Ibid.
4 Teaser du speed-dating du 31 mars 2022 du CréativLab d'Ampiric, organisé par l'ANRT : https://www.anrt.asso.fr/fr/creativlab-ampiric-35167
- Point de vue -
Technologies et compétences. Résoudre un paradoxe
Pierre Bitard
Plusieurs pistes de réflexion et d'action sont proposées à propos du domaine de la cybersécurité dans un rapport de l'agence européenne de la cybersécurité1.
Le paradoxe n'est pas forcément celui que l'on croit. Dans sa version habituelle, il met en scène technologies et compétences lorsque l'on s'interroge : comment pouvons-nous autant dépendre de technologies dont nous comprenons si peu le fonctionnement ? Le paradoxe se résout en pointant que les compétences d'usage se réduisent à peu de choses compte tenu des compétences hyper-développées des concepteurs et technologues. Ces derniers prescrivent, anticipent les usages, en tenant compte, lors de la conception, des expériences des utilisateurs. Souvent, à partir d'expériences passées ou obtenues pour le service en question. Parfois, comme c'est le cas pour nombre de logiciels, y compris lorsque le service est déjà en fonctionnement.
Mais, à l'examen, un second paradoxe se révèle derrière le premier. Le niveau technologique usuel de nos outils numériques est tellement élevé qu'une partie substantielle des composantes de ces technologies se trouve disponible en libre accès sous forme "open source", voire sous forme standards. Autrement dit, la technologie est partout, encapsulée dans des formats de diffusion propices à son large partage. Il faut bien que cette technologie, de la 5G aux écrans tactiles, soit imaginée, conçue, produite, « manufacturée » afin qu'elle soit ainsi diffuse, aussi pervasive. Cela nécessite, dans une multitude d'entreprises et de laboratoires publics de recherche à l'échelle de la planète, de très nombreuses compétences, incarnées par des ingénieurs, des chercheurs et des technologues. Pourtant, partout dans le monde et y compris dans les plus avancés des pays développés, pas seulement en France ni même en Europe, le même constat : un manque de professionnels disposant des compétences pointues dans les domaines considérés. Tel que l'expriment les entreprises technologiques, ce manque est qualifié d'important, et entaché d'urgence. A la différence du premier, ce second paradoxe nécessite une résolution systémique, politique, engagée.
Alertes sur les compétences !
Ce paradoxe, "la technologie est partout sauf dans les compétences nécessaires", fait l'objet d'un rapport de l'ENISA, l'Agence de l'Union Européenne pour la cybersécurité.
Le caractère incontournable des outils numériques aussi bien dans le monde industriel que dans la vie quotidienne s'accompagne d'une montée en puissance symétrique des cyber-risques et des cyber-menaces. Le "rendement" des activités de fraude numérique est élevé et attire donc les trafics : une brèche dans un système de protection garantit l'accès à des milliers voire des millions d'objets connectés, eux-mêmes sources potentielles de gains financiers illégaux. Les besoins de compétences en matière de cybersécurité sont donc immenses. Les industries et les États, via des agences ad-hoc notamment, se sont donc organisées pour développer les systèmes technologiques et les solutions de cybersécurité. Pour les politiques publiques, à travers trois principaux d'action, l'établissement de procédures de cybersécurité, de standards de cybersécurité, et de lois et règlements.
Mais, il n'en va pour le moment pas de même du côté des actions de formations aux compétences en matière de cybersécurité. S'il s'agit d'un enjeu important et d'un objectif de haut-niveau dans les plans d'actions gouvernementaux. L'ENISA fait le tour ces derniers à l'échelle européenne (1). Citons simplement, parce que la référence s'impose, que depuis 2018, la National Cyber Strategy américaine a comme l'une de ses premières priorités de renforcer encore les compétences « cyber ». En particulier, elle insiste sur la nécessité de développer la main-d'œuvre et de maintenir « l'offre de talents » selon trois actions clés : accroître les opportunités de reconversion et d'éducation pour les travailleurs ; améliorer la main-d'œuvre fédérale en cybersécurité ; utiliser l'autorité exécutive pour mettre en évidence et récompenser ces compétences.
Cette prise de conscience au niveau politique n'empêche toutefois pas les alertes nombreuses d'être lancées par le monde économique à mesure que le manque de professionnels de la cybersécurité devient plus criant. Bien que documenté, ce dossier brûlant suscite force inquiétudes, preuve que les mesures adoptées n'ont pour le moment pas atteint leurs objectifs.
Ce manque de professionnels de la cybersécurité comporte deux dimensions, à ne pas confondre. Il s'agit, d'une part, d'un déficit de compétences en cybersécurité, et d'autre part, d'une pénurie de compétences en cybersécurité. La première fait référence à un manque de compétences appropriées chez la main-d'œuvre (en emploi) pour effectuer les tâches de cybersécurité. Là où la seconde concerne les postes vacants non pourvus ou difficiles à pourvoir qui sont apparus en raison d'un manque de candidats qualifiés pour les postes. Les dispositifs publics à mettre en place, s'il faut les deux car les deux types de manque de compétences sont liées, devront cibler chacun des problèmes de manière spécifique.
Les pistes de l'ENISA
L'angle privilégié adopté par l'ENISA consiste à répertorier et à qualifier les mesures prises qui impliquent et mettent en tension le système d'enseignement supérieur à l'échelle des Etats membres européens. Faisant le constat que malgré des mesures très positives, l'effort sur la formation reste insuffisant, l'ENISA formule plusieurs recommandations. Pour tenter de résoudre ce paradoxe, retenons, avec elle la recommandation suivante :
Soutenir une approche unifiée entre le gouvernement, l'industrie et les EES grâce à :
- l'adoption d'un cadre commun concernant les rôles, les compétences, les aptitudes et les connaissances en matière de cybersécurité, par exemple celui fourni par le cadre européen des compétences en cybersécurité.
- la promotion de défis et de concours de compétences en cybersécurité.
Références
(1) 1 Addressing the EU cybersecurity skills Shortage And Gap Through Higher Education, ENISA, Novembre 2021. https://www.enisa.europa.eu/publications/addressing-skills-shortage-and-gap-through-higher-education/@@download/fullReport
- L'invité -
Décarboner les vidéos c’est possible !
Erwan Huhardeaux, Directeur innovation, Vidmizer
Les vidéos omniprésentes dans l'univers du numérique représentent près de 80% des données numériques. Leur impact carbone est considérable. Vidmizer innove en offrant pour la première fois une meilleure optimisation de ce média. L'objectif : réduire les gaz à effet de serre par une maîtrise de l'impact carbone, de la performance et de la donnée. Tour d'horizon de l'innovation proposée par Vidmizer, première start-up française GreenTech qui gère et diffuse des vidéos éco-responsables.
Décarboner les vidéos un enjeu pour la planète
Seules, les vidéos en ligne représentent plus de 1% des gaz à effet de serre. Près de 22 milliards de vidéos sont publiées sur les sites internet dans le monde, ce qui correspond chaque jour à l'équivalent de 40.000 passagers effectuant un vol A/R Paris New York et près de 14 milliards de vidéos sont publiées chaque jour sur Youtube. Les vidéos représentent déjà 80% des flux de données dans le monde et la tendance est bien à l'augmentation de l'usage vidéo. En effet, les vidéos sont très efficaces tant au niveau du marketing, de la formation, de la communication que dans la démarche commerciale. Les vidéos développent l'engagement et sont très performantes en termes de conversion (+45% en moyenne) avec un excellent taux de mémorisation. Les entreprises, les organisations publiques/privées et les consommateurs adoptent aujourd'hui très largement le format vidéo et cette tendance va encore s'accentuer dans les prochaines années. Cependant beaucoup reste à faire pour que cela ne soit pas au détriment de la planète.
La nécessité que l'ensemble des acteurs participent à la diminution de leur empreinte carbone vidéo afin de créer une dynamique collective
L'enjeu est de taille sachant que certains annonceurs diffusent des vidéos en millions de vues et des centaines de fois par an. Il est en outre nécessaire d'agir très vite et de mesurer précisément campagnes par campagnes, vidéos par vidéos les impacts carbones et les gains potentiels. Par un encodage éco-responsable, l'impact carbone et les coûts de stockage et de diffusion peuvent également diminuer dans une proportion très significative (40 à 70% en moyenne) ce qui peut représenter des centaines de milliers voir des milliers de tonnes équivalent CO2 et d'euros d'économie pour des grands acteurs médias, de l'industrie du contenu, de la formation ou de secteurs très utilisateurs de vidéos : secteur automobile, banque /finance et assurance, tourisme, mode, grande consommation... La réduction du poids des vidéos est essentielle, elle est peu couteuse voire vertueuse par la réduction des coûts qu'elle permet et peut avoir un impact considérable dès lors que des secteurs entiers de l'économie participent à l'atteinte de cet objectif.
De la nécessité de prendre conscience qu'il faut optimiser le contenu vidéo
Le marché et les consommateurs, utilisateurs au quotidien des vidéos, ont malheureusement et pour le moment encore peu conscience de leur impact environnemental. Les marques ont le devoir de leur mettre à disposition un contenu déjà optimisé sachant que les consommateurs ont tendance à le repartager, ce qui augmente encore plus son impact carbone.
La genèse du GreenEncoder
Vidmizer a rapidement pris conscience des contraintes de poids des vidéos et l'impact carbone généré par ces quantités astronomiques de vidéos diffusées sur internet. Avec son ADN d'innovation et un programme R&D Deeptech très ambitieux, l'entreprise a perçu la nécessité d'intégrer dans sa roadmap l'objectif de la réduction drastique de l'empreinte carbone.
L'ANRT dont Vidmizer est membre a très tôt soutenu le projet notamment par le financement d'un doctorant CIFRE en collaboration avec le laboratoire de l'Institut Polytechnique qui traite de toute la chaîne de l'image (depuis la création des contenus numériques jusqu'à leur diffusion). Le projet de recherche du doctorant porte sur la collecte des données afin de tracer avec précision l'acheminement d'un contenu vidéo – Ceci dans un contexte de coexistence de canaux de diffusion. Les travaux se sont particulièrement centrés sur le traçage du contenu visuel par la méthode du « fingerprinting ».
Pour l'accomplissement et la réussite de ces travaux de recherche, il était essentiel de maîtriser en totalité le processus d'encodage /décodage et de disposer de jeux de données vidéos très larges pour entrainer au mieux les algorithmes d'intelligence artificielle afin de permettre un traçage performant par « finger printing ».
L'Encodage Vidéo : c'est quoi ?
L'encodage vidéo fait référence au processus de réduction de la taille des fichiers et des flux vidéo ainsi qu'à leur conversion en différents formats de distribution. Technopedia le définit de la façon suivante : L'encodage vidéo est le processus de modification du format d'une vidéo numérique d'une norme à une autre généralement à des fins de compatibilité. En effet, la vidéo numérique peut exister dans différents formats avec différentes variables conteneurs tels que .mp4, .flv, .avi et .wmv, et peut avoir différents codecs (qui facilitent la compression/décompression) et, par conséquent, différentes qualités destinées à des applications hétérogènes.
L'encodage vidéo, une étape cruciale et obligatoire pour diffuser les vidéos !
L'encodage vidéo est un élément essentiel pour préparer les vidéos à être diffusées à l'audience et offrir une expérience de lecture de haute qualité. Essentiellement, l'encodage est la conversion d'un fichier vidéo d'un format à une autre version mieux compressée, le préparant pour permettre aux consommateurs de diffuser la vidéo sur différents appareils avec la meilleure qualité possible, sans avoir à se soucier de la mise en mémoire tampon.
L'encodage vidéo est donc le processus de préparation d'une vidéo pour son partage et sa diffusion, qui varie considérablement en fonction de l'intention et de l'utilisation. Par exemple, les vidéos destinées aux DVD doivent être au format MPEG-2, tandis que celles destinées aux Blu Ray ou au web utilisent le format H.264/MPEG-4 AVC, que YouTube utilise également actuellement après avoir quitté le format FLV. Et déjà de nouveaux codecs sont disponibles comme le H265 particulièrement efficace pour encoder la 4K.
Vidmizer, pionnier de l'encodage vidéo innovant !
L'équipe R&D de Vidmizer, menait un programme de recherche CIFRE sur le traçage du contenu vidéo par la technique du fingerprinting. Ce programme exigeait de maîtriser au mieux tous les paramètres d'encodage afin de créer les bons jeux de données vidéos pour entraîner l'IA.
Le Fingerprinting, une technique innovante de caractérisation des vidéos qui ne les dénature pas
Le fingerprinting est à la vidéo ce que l'empreinte des doigts est à l'homme : un moyen unique d'identification même lorsque sa physionomie change. L'empreinte vidéo par la technique du fingerprinting permet donc d'identifier la vidéo de manière unique même si celle-ci a fait l'objet de transformations lors de son parcours de vie.
Dans le cadre de cette recherche, Vidmizer s'est confrontée à la nécessité de constituer un « data set » intégrant un grand volume de données vidéos de différents poids, durées, définitions – 4K, HD, SD et types de contenus (webinaires, marques, gameplay, sports) pour tester et entrainer des modèles probabilistes. Ces données devaient être en nombre mais également de haute qualité pour mener à bien une phase avancée de « data préparation » et éviter toute problématique de sur ou sous apprentissage. En 2019, ces données ne pouvaient être générées qu'au travers d'opérations manuelles, par la compression et décompression de fichiers vidéo suivant une multitude de configurations. Ces dernières occasionnaient des délais importants voir rédhibitoires, jusqu'à demander plusieurs heures de traitement pour des fichiers volumineux, des consommations importantes en puissance machine (CPU, RAM), des empreintes carbones élevées et des couts financiers significatifs pour In Fine disposer de jeux de données bien trop limités.
Parallèlement à cette contrainte de déploiement du programme de recherche, les clients de Vidmizer envoyaient des vidéos de tailles/poids toujours plus importants (Souvent de plusieurs Giga-octets) et demandaient d'étendre encore plus les limites de poids accepté par l'encodeur et par la plateforme de stockage et diffusion de vidéo.
Techniquement parlant, Vidmizer était en mesure de répondre à ces demandes en modifiant son infrastructure mais l'entreprise a envisagé le problème différemment en partant du constat suivant :
- Des vidéos lourdes sont complexes à stocker, elles ralentissent les temps d'affichages sur les sites internet (0,1 sec de temps d'affichage en plus = 8% de conversion en moins)
- Des temps longs d'affichage sont défavorables à un bon référencement naturel.
- Des vidéos lourdes sont très couteuses à stocker /diffuser et leur empreinte carbone est considérable (même si ce dernier point est souvent sous-estimé).
Pour toutes ces raisons, à la fois internes (liées au programme de recherche) et externes (liées aux demandes des clients), s'est imposée la nécessité d'innover en développant une technologie de réduction du poids des vidéos sans perte de qualité ni d'identité. Il a donc été décidé de développer cette technologie qui a été proposée et mise à disposition du marché avec le lancement du GreenEncoder.
Le GreenEncoder : la solution permettant de réduire le poids des vidéos à qualité égale
La technologie du GreenEncoder a nécessité plusieurs années de recherche et dépassé nos attentes en permettant d'obtenir en moyenne 70% de gain sur le poids des vidéos et ceci au-delà des encodages classiques du marché et sans que la qualité des vidéos ne soit diminuée.
Vidmizer a souhaité intégrer à sa solution une mesure précise de l'optimisation par formats de diffusion vidéo permettant ainsi d'effectuer une modélisation précise du gain carbone en prenant en compte tous les paramètres : gain sur le poids, nombre de visionnages, impacts du type de visionnage (desktop, mobile…), taux de visionnage des vidéos, résolution des formats visionnés.
La méthodologie pour évaluer l'empreinte carbone des vidéos
Dans le cadre du développement de sa solution, l'entreprise a réalisé un travail d'évaluation de l'empreinte carbone des vidéos en partant des données mises à disposition par les principaux acteurs experts sur ces sujets.
Voici en résumé la méthode utilisée pour évaluer précisément l'empreinte carbone des vidéos. Elle pourra bien évidemment être affinée dans le futur en intégrant les données des nouvelles études qui seront publiées.
Selon l'Agence De l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie (ADEME), il faut distinguer les visionnages vidéo sur réseaux fixes et sur réseaux mobiles. Au 1er janvier 2022, on peut estimer à 50gCO2 / Gigaoctet l'empreinte carbone d'un visionnage sur mobile et à 18gCO2 / Gigaoctet l'empreinte carbone d'un visionnage sur réseau fixe. Selon l'étude Médiamétrie publiée sur le site de la Mobile Marketing Association du 15/11/2019, près de 10 milliards de vidéos sont visionnées chaque mois sur les sites internet et 80 % des vidéos sont vues à partir d'un smartphone. Ainsi en moyenne, 1 gigaoctet de visionnage vidéo créé une empreinte carbone de 43,6 Grammes CO2 (Ces données peuvent bien évidement être affinées au cas par cas, lorsqu'un client souhaite intégrer des paramètres spécifiques au mode de visionnage de ces vidéos).
Avec la technologie d'encodage du GreenEncoder , la réduction du poids des vidéos est en moyenne de 70% au-delà des encodages classiques du marché, à qualité égale. Cela fait ainsi économiser dans ce dernier exemple plus d'une tonne carbone.
CAS PRATIQUE : calcul de l'impact carbone d'une vidéo ou comment gagner 1 tonne carbone en encodant 1 vidéo avec le GreenEncoder
Prenons l'exemple d'une vidéo de durée 1m30 (poids de 75 Megaoctet) vue 500.000 fois. L'empreinte calculée est donc de 0,075 Gigaoctet X 500.000 X 0,043 KgCO2 = 1,612 tonnes CO2. A titre de référence et de comparaison, une voiture particulière réalisant 15.000 km par an ou 1 aller / retour Paris New York émettent 1,7 tonne éqCO2. 1 tonne éqCO2 représente environ 1 année de chauffage au gaz d'un logement de 4/5 personnes.
Avec la technologie d'encodage du GreenEncoder , la réduction du poids des vidéos est en moyenne de 70% au-delà des encodages classiques du marché, à qualité égale. Cela fait ainsi économiser dans ce dernier exemple plus d'une tonne carbone.
Focus sur l'innovation : comment est-il possible de réduire autant le poids des vidéos pour limiter les impacts carbones ?
Vidmizer a utilisé les connaissances acquises dans la maitrise des paramètres d'encodage pour proposer une version avancée d'encodage exploitant au mieux les redondances spatiales et temporelles et les possibilités d'automatiser l'analyse de la qualité d'encodage (sans passer par une vérification humaine).
L'objectif initial était de gagner 20% de poids par rapport aux encodages classiques du marché. Aujourd'hui, cet objectif a été largement dépassé (en moyenne à 70% d'optimisation de poids), et les
recherches menées depuis plus de 2 ans laissent entrevoir des lendemains encore
plus prometteurs avec des taux d'optimisation avoisinant les 90% voir 95% sans
que la qualité des vidéos n'en soit affectée et sans que l'œil humain ne
perçoive de différence.
Exemple d'économie d'impact carbone pour quelques vidéos
VIDMIZER travaille également sur quelques grands chantiers que sont le domaine de la gestion dynamique de l'infrastructure et des ressources d'encodages afin de déployer à la volée les ressources informatiques et serveurs nécessaires pour gérer en parallèle de grands volumes d'encodage et assurer un repli automatique de ces ressources une fois l'encodage terminé, ceci afin de limiter au maximum les consommations énergétiques inutiles. L'enjeu de gestion parallélisée du flux d'encodage est de taille alors même que les volumes d'encodages ne font qu'augmenter avec le développement de l'activité numérique des entreprises.
Un autre chantier de recherche important de Vidmizer concerne le domaine de la « computer vision » et de l'intelligence artificielle utilisés pour obtenir plus de finesse et d'optimisation dans la maitrise des paramètres d'encodages et leur modulation automatisée en fonction des spécificités propres à chaque vidéo (adaptation aux spécificités des séquences à l'intérieur d'une vidéo donnée).
L'encodage vidéo, un domaine qui nécessitait auparavant une maitrise technique et une réelle expertise
Le domaine de l'encodage était traditionnellement géré par quelques experts soit au moment de la post production soit peu avant la diffusion et nécessitait une bonne maîtrise technique des paramètres (résolution, qualité de la vidéo, contraintes de poids, nombre de trames, maitrise des logiciels d'encodage, disposition d'un ordinateur très puissant pour encoder, contraintes de flux…). En outre, les professionnels se devaient après avoir réalisé un encodage souvent très gourmand en ressources machines, de contrôler manuellement le rendu et la qualité avec une approche nécessairement très subjective.
Automatiser le choix des paramètres d'encodage et le contrôle qualité
Le parti-pris de Vidmizer a consisté, à rendre cette tache accessible en ligne (ce qui élimine la contrainte de puissance de son ordinateur) et à automatiser totalement, en amont, le choix des paramètres d'encodage et en aval, le contrôle qualité avec une approche objective et préalablement échantillonnée sur des centaines de milliers de test humains.
Une finalité, rendre l'encodage vidéo simple et accessible à tous
La finalité globale était de rendre l'encodage tellement simple et efficace que le GreenEncoder devait pouvoir s'imposer rapidement comme le convertisseur PDF (« Small Pdf ») de la vidéo afin que chacun soit désormais en mesure dans toutes les entreprises et dans tous les départements d'encoder ses vidéos aussi simplement que de passer un document en PDF. Cette tâche, perdant alors tous ses caractères de complexité, ne constituerait donc plus un frein, et tous les collaborateurs très naturellement et systématiquement encoderaient désormais en version « green » leurs vidéos, ce qui en limiterait beaucoup l'impact au niveau de la planète.
Un encodage éco-responsable qui limite au maximum la perte d'information du contenu vidéo
Le programme de recherche sur le traçage du contenu vidéo qui est mené avec l'Institut Polytechnique a en effet pour objectif de permettre le suivi des vidéos sans avoir à en modifier la nature (analogie avec Shazam pour la musique). Il est ainsi clé de limiter au maximum la perte d'information du contenu vidéo lors des processus d'encodage et de décodage. A ce titre, les recherches de Vidmizer sur le « fingerprinting » (analyse d'empreinte des vidéos) se distinguent de méthodes plus traditionnelles comme le « watermarking » (tatouage numérique) ou l'indexation par tag. Le fingerprinting présente l'avantage de ne pas nécessiter une modification ou un ajout sur le contenu vidéo. Il permet donc sans effort ou ajouts d'éléments externes de vérifier l'authenticité des contenus et de s'assurer que des faux contenus ne sont pas créés au détriment des auteurs originaux et des entreprises qui les diffusent. L'entrainement des algorithmes de fingerprinting à partir de technologies d'IA et de « machine learning » sophistiquées implique de pouvoir se créer de grands jeux de données vidéos intégrant un ensemble très large de paramètres d'encodage et de pouvoir tester la robustesse de la reconnaissance dans les multiples cas de figure. Les recherches de Vidmizer, en réduisant le poids des vidéos et en s'assurant d'une compréhension avancée des process d'encodage et de décodage ont donc permis non seulement d'améliorer les algorithmes de suivi, traçage et analyse d'authenticité (enjeu de qualité dans l'information des consommateurs et des citoyens) tout en permettant aujourd'hui à toute entreprise de rendre la vidéo plus simple à gérer pour ses collaborateurs et moins impactante sur l'environnement. Ces travaux font aujourd'hui l'objet de publications dans des grandes revues de recherche internationales.
Une technologie innovante à promouvoir à l'international
Il est souhaitable que cette innovation trouve un terrain de déploiement à l'échelle internationale valorisant ainsi le savoir-faire et l'excellence des équipes d'innovation et de recherche déployées en France s'appuyant sur des collaborations fructueuses et un écosystème très investi avec des associations comme l'ANRT et des laboratoires et institutions publiques de soutien à la recherche et à l'innovation en France et en Europe (Laboratoire de l'Institut Polytechnique, Labellisation de Vidmizer par Systematic Paris-Region Pole Européen des Deep Tech, BPI France Innovation, i-Lab, FrenchTech, Seal of Excellence EIC Horizon Europe, lauréat TP'Up Région Ile de France, Innov&Plus BPCE, ainsi que BNP Innovation …).
La prochaine étape : agir rapidement sur l'impact carbone des vidéos et mesurer l'impact à grande échelle des actions menées
Collectivement, l'objectif est de mesurer avec le plus de précision possible dans les prochains mois et années l'impact global généré par cette technologie d'encodage éco-responsable sur l'ensemble des entreprises (annonceurs, agences, régies, sociétés de productions, médias…), sur les indépendants et sur les organisations publiques et privées qui l'auront adopté. Il sera également important de développer des collaborations avec l'ensemble des acteurs et parti prenantes de l'écosystème numérique qui participent aujourd'hui à la sensibilisation, la mesure et l'optimisation des solutions (dans une logique très pragmatique d'atteinte à très courts termes de résultat mesurables et efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l'environnement). Vidmizer s'appuie sur un écosystème d'acteurs dynamiques et impliqués : Ademe, Arcep, The Shift Project, des start-up de mesure d'impact (GreenMetrics, Greenoco…), des nouvelles solutions digitales éco-responsables, des clients partenaires (MediaPost du groupe La Poste, Le Groupe Beaumanoir, EDF, Lulli Sur La Toile, Media Figaro, Sanofi, Publicis avec Le Positive Media Project …).
Vidmizer, dans le cadre de la réalisation des objectifs de son business plan prévoit de réduire sur les 5 prochaines années de 206 millions de tonnes éq CO2 l'impact carbone des vidéos, soit l'équivalent de 121 millions de passagers effectuant un vol A/R Paris New York. Un enjeu qui vient donc compléter l'enjeu plus global de la réduction de l'impact du numérique. En effet, aujourd'hui le numérique représente plus d'impact que l'aérien (3,5% des Gaz à Effet de Serre au niveau mondial pour le numérique vs 2% pour l'aérien), avec plus de 50% des GES numériques représentés par les usages numériques (vs le matériel et les infrastructures réseaux) et dans ces usages numériques la vidéo à elle seule représentant plus de 80% des GES. Optimiser les usages vidéo constitue donc un enjeu équivalent à celui de la baisse des GES de l'aérien. C'est bien ce qui anime Vidmizer au quotidien et a motivé le partage de notre démarche. En effet, pour respecter les termes de l'Accord climat de Paris (COP21 de 2015) et maintenir le réchauffement climatique en dessous du seuil critique d'augmentation des températures de 1,5°Celcius (le GIEC prévoit qu'il sera atteint d'ici 2030 et 2degrés d'ici à 2040), il faudrait au minimum que le secteur du numérique réduise son empreinte carbone de 42% d'ici à 2030 et de 91% d'ici à 2050. Il y a donc nécessité d'agir très rapidement, collectivement et avec une ampleur sans précédent dans le cadre de la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre et du Scop 3.
- https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/5226-evaluation-de-l-impact-environnemental-du-numerique-en-france-et-analyse-prospective.html
- Guide ADEME « La face cachée du numérique » : https://librairie.ademe.fr/cadic/2351/guide-pratique-face-cachee-numerique.pdf?modal=false
- Guide ADEME « Pour un numérique plus responsable » : https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/4197-le-guide-d-un-numerique-plus-responsable-9791029714191.html
- Positive Media Project de Publicis : https://www.positivebypublicis.com/lidee-nest-pas-de-creer-un-avantage-concurrentiel-mais-de-creer-un-avantage-societal-positive-media-project-influencia-1597
- The Shift Project. : Impact Environnemental du numérique : tendances à 5 ans et gouvernance de la 5 G » https://theshiftproject.org/article/impact-environnemental-du-numerique-5g-nouvelle-etude-du-shift/
- Réchauffement climatique : le secteur du numérique génère plus de gaz à effet de serre que l'aviation : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-rechauffement-climatique-secteur-numerique-genere-plus-gaz-effet-serre-aviation-23251/
- Scope 1,2,3 : https://bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/contenu/index/page/bilan%2Bges%2Borganisation/siGras/1
L'encodage video par Technopedia : https://www.techopedia.com/definition/3139/video-encoding
- Agenda -
Lundi 11 juillet 2022 | 14:00 - 17:00
Club PME-ETI
En duplex | ANRT et distanciel
Sujet 1 - CHALLENGE BUSINESS MODEL
Cas d'un business model qui couple numérique et santé
Sujet 2 - FINANCER SON INNOVATION
Comment accélérer la sortie de la vallée de la mort ?
Sujet 3 - FINANCER SON INNOVATION
L'EIC ACCELERATOR pour financer la croissance des start-ups, des PMEs et des ETI (<500 personnes)
Mercredi 13 juillet | 08:00 - 10:00
Petit-déjeuner, Philippe Charvis, directeur délégué à la science Institut de Recherche pour le Développement
Jeudi 22 septembre 2022 | 08:00 - 10:00
Petit-déjeuner, Anne Hardy, Saint-Gobain